Tomas Milian naît à La Havane à Cuba en 1933. Son père est général sous la dictature de Gerardo Machado. A la chute de Machado, le général Milian est emprisonné. Tomas lui est envoyé dans une école très stricte. Après de nombreux troubles politiques et que le sergent Batista se soit proclamé à la tête du pays, le père de Tomas est réintégré. Cette situation ambiguë le tourmente et il met fin à ses jours sous les yeux de son fils, alors âgé de 12 ans. Malgré le choc et les analyses, Tomas désire vivre comme tous les autres enfants.
Ayant toujours été intéressé par le théâtre et la comédie, la découverte de James Dean dans « A l'est d'Eden » de Elia Kazan le motive à franchir le pas. Immédiatement il part pour les USA et s'arrête à Miami où il vit de petits jobs. Tout en s'améliorant en Anglais, il se fait engager sur une pièce de théâtre. Naturalisé américain, il et est engagé dans la Navy pour quelques mois.
Il part ensuite vers New York, où il suit des études d'art tout en suivant des cours de comédie le soir. Très vite, on le motive à tenter les auditions du célèbre cours de l'Actor's Studio, école ayant formé James Dean. En 1959, il intègre la fameuse école et commence à jouer à Broadway., ainsi que dans une série TV nommée « Decoy ».
Remarqué sur les planches par Jean Cocteau, celui-ci l'engage pour jouer dans une pièce lors d'un festival en Italie. Dans les spectateurs italiens se trouve le réalisateur Mauro Bolognini qui ne tarde pas à lui trouver un rôle pour son film « Les garçons ». Sa carrière décolle illico, puisqu'il reste en Italie pour jouer dans toute une série de film dramatiques ou comiques jusqu'au milieu des années 60 où il obtient un véritable succès critique mais qui va finir par le lasser.
L'explosion du western latin et le recours systématique aux personnages mexicains ouvre une nouvelle opportunité à Milian, renforcée par les origines de l'acteur.
Son premier western européen « Les tueurs de l'ouest » date de 1966 et déjà il marque par son interprétation d'un tueur mexicain. Mais sa rencontre primordiale dans le genre se fait avec Sergio Sollima qui l'engage pour ses trois westerns et notamment pour interpréter le péon Cuchillo, véritable référence pour ce type de personnage. Tomas Milian devient à cette époque une star et le western lui apporte une grande palette de rôles, du comique au tragique, du tueur cruel au péon espiègle.
Réclamé par le public pour ce genre de films, il quittera l'ouest sauvage à la chute du genre pour se lancer dans une série de films policiers. Il y joue des assassins, des truands mais surtout des flics, dont l'un très marginal, Nico Giraldi, dans une série de 11 films tous réalisés par Bruno Corbucci entre 1976 et 1985. Le cinéma dit « d'auteur » n'hésite pas non plus à faire appel à lui puisqu'il tourne avec Bertolucci, Chabrol ou encore Antonioni. Mais son personnage de flic trash lui pèse et sa consommation d'alcool et de drogue le pousse à se retirer de cette frénésie pour retourner vivre aux USA à la fin des années 80, après un périple en Inde où il se fait aider par un gourou.
De retour à Miami, il se remet au théâtre, joue pour la télévision. Le succès populaire le quitte mais pas le cinéma puisqu'il se retrouve jusqu'à aujourd'hui dirigé par de grands noms tels que Frankenheimer, Oliver Stone ou encore Spielberg sans oublier une nouvelle génération talentueuse (Steven Soderbergh, James Gray) qui lui propose encore des rôles à la hauteur de son talent. |
